Annah Schaeffer

Photographe

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DES PLANCHES À LA TERRE


Ce travail s’est tout d’abord inspiré de la série « my aunt Juliette » de Denis Dailleux ; série de portraits en noir et blanc en format carré d’une femme de 80 ans. L’œil de Denis Dailleux a su rendre la beauté de ces âges qu’on ne nomme plus, que l’on dissimule sous une jeunesse éternelle.

J’ai voulu faire ce même travail. Tenter de rendre la beauté de l’âge. Plusieurs portraits ont été pris de cette femme de 70 ans vivant dans la fin fond du Finistère Sud, là où la statue de la Bigoudène tourne le dos aux habitants du Cap Sizun. Là où Hélias nous parle de son cheval d’orgueil, de la passion en sa terre bretonne, du mythe de Lancou et de l’odeur du beurre salé.

« Des planches à la terre » raconte l’histoire d’une vie : celle d’une femme qui a habité la plus grande partie de sa vie à Paris. Elle était actrice. Elle a côtoyé les plus grands. Du confort, de la gloire, de la renommée, des plateaux de théâtre à ceux du cinéma, à 64 ans, elle a tout envoyé balader. Avec son ami, elle est partie s’installer dans une maison sans électricité, sans eau, sans chauffage et sans assainissement. Ils ont tout reconstruit. Avec peu, très peu. De leurs mains ridées, usées, ils ont fait fermer le clapet à celles et ceux qui n’y croyaient pas. Ils ont déconstruit les normes. Et ils ont prouvé qu’il n’y pas de limites d’âge pour faire des choses.

Ce travail mène plusieurs types de photographies : des Polaroïd, des photos d’archives, des photos argentiques réalisées par un Nikon – ILFORD 400 ISO et des images numériques réalisées avec un Canon 5D Mark II pour les portraits actuels. Ces portraits n’apparaissent pas dans cette première version du travail. Je souhaite qu’ils apparaissent par la suite pour apporter, par le présent, la résilience. Les photos d’archives servent à rappeler les notes de son métier d’actrice, seulement par quelques touchent. Celles réalisées par le Nikon (argentique) racontent la nouvelle maison, le jardin et les travaux. Quant au Polaroïd, il exprime les sentiments au présent comme ceux au passé. Ils tentent de raconter comment une vie passe avec ces égratignures, ces manquements et ces renouveaux.

Le texte est tiré de « La Mouette » d’Anton Tchekov.

DES PLANCHES À LA TERRE

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